Bronchite chronique : symptômes, risques d'insuffisance, traitements

Vous toussez beaucoup, tous les jours ou presque ? La bronchite chronique est une inflammation des bronches qui peut évoluer vers une insuffisance respiratoire, si elle n'a pas été prise en charge assez tôt. Symptômes d'alerte, traitements, guérison... Eclairage du Pr Jean-Claude Meurice, pneumologue.

Bronchite chronique : symptômes, risques d'insuffisance, traitements
© Olga Yastremska - 123RF

Définition : qu'appelle-t-on une bronchite chronique ?

"La bronchite chronique simple se définit par une toux et une expectoration plus de 3 mois dans l'année et plus de 2 ans consécutifs, explique le Professeur Meurice, pneumologue. Sa complication est l'évolution vers la bronchite chronique obstructive qui se caractérise par un essoufflement à l'effort, et la faible réversibilité de ses lésions bronchopulmonaires".

Quels sont les symptômes ?

On parle de bronchite chronique lorsqu'un individu présente une toux grasse et des crachats pendant au moins 3 mois par an depuis plus de 2 années successives. Au stade de bronchite chronique obstructive (BPCO), les symptômes sont le plus souvent des difficultés respiratoires permanentes qui surviennent au cours de la journée et de la nuit, une impossibilité d'effectuer le moindre effort dans la vie quotidienne comme le fait de monter un escalier, une fatigue importante, un essoufflement permanant ou encore des céphalées au réveil.

Quels sont les risques d'aggravation ?

Une bronchite chronique peut évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique, surtout lorsque celle-ci n'a pas été prise en charge correctement. L'insuffisance respiratoire correspond à l'incapacité de l'appareil respiratoire à assumer son rôle d'oxygénation. "L'installation de l'insuffisance respiratoire chronique survient de manière progressive et insidieuse, précise le Professeur. Elle peut être marquée par des épisodes d'essoufflement plus aigus à l'occasion d'infection bronchique". L'essoufflement devient permanent et survient même au repos.

Les autres signes d'aggravation :

  • Encombrement respiratoire permanent et épisodes de surinfections fréquentes provoquant des bronchites à répétition.
  • Somnolence après les repas ou au cours de la journée
  • Perte de l'appétit
  • Perte de poids
  • Céphalées
  • Tachycardie
  • Sueurs
  • Cyanose : coloration bleue des lèvres, de la peau et des ongles
  • Hospitalisations fréquentes en raison de la survenue de décompensation respiratoire aggravant l'état respiratoire

Quand s'inquiéter et qui consulter ?

"L'aggravation brutale de l'essoufflement doit conduire à un appel vers le médecin traitant ou un pneumologue, alerte notre interlocuteur. Une hospitalisation en pneumologie peut être nécessaire pour apporter des médicaments bronchodilatateurs et de l'oxygène".

Quels sont les traitements ?

La kinésithérapie

La kinésithérapie est souvent conseillée : elle permet de maintenir une capacité ventilatoire optimale et participe activement à l'élimination des sécrétions bronchiques.

L'oxygénothérapie ou le respirateur

Les respirateurs sont de petits appareils légers qui insufflent à chaque mouvement respiratoire un volume d'air ou une pression d'air déterminée dans les poumons du patient, au travers du nez ou de la bouche, dans la grande majorité des cas. La ventilation mécanique est généralement réalisée la nuit, en association à l'oxygène, et n'est indiquée que dans les formes les plus sévères. "Lorsque le niveau d'oxygène devient trop faible, dans la journée, il est nécessaire de proposer une oxygénothérapie à un faible débit pendant 16 à 18h /24, détaille le médecin. L'oxygène peut être délivré par un concentrateur électrique ou à l'aide d'oxygène liquide, en particulier lorsque les patients ont besoin d'oxygène à la marche".

Prévention : quels conseils en cas de bronchite chronique ? 

  • Arrêter de fumer
  • Suivre son traitement (médicaments, respirateur et oxygénothérapie)
  • Proposer un maintien des activités d'exercice, parfois après des stages de réhabilitation respiratoire afin de maintenir une autonomie et réduire l'essoufflement à l'effort
  • Se faire vacciner contre la grippe et le pneumocoque
  • Consulter régulièrement son pneumologue afin d'effectuer une mesure de la fonction respiratoire (EFR) et des gaz du sang (Oxygène et Gaz carbonique)
  • Effectuer les gestes recommandés par le kinésithérapeute en cas d'apparition d'une surinfection
  • Prendre l'avis de son médecin en cas de déplacement, notamment en altitude
  • Consulter en urgence en cas d'essoufflement, de surinfections bronchiques, de fièvre, d'aggravation de la gêne respiratoire, de malaise, d'apparition d'une couleur bleutée des doigts et des lèvres.

Merci au Professeur Jean-Claude Meurice, chef du service de pneumologie du CHU de Poitiers