Inflammation du côlon : causes et symptômes d'une colite

Inflammation du côlon : causes et symptômes d'une colite

Le côlon est une partie du tube digestif, dont la muqueuse peut être sujette à une inflammation aiguë ou chronique (colite). Cause, symptômes, alimentation et traitement. Le point avec le Dr Pauline Jouët, gastro-entérologue.

L'inflammation du côlon, dont le terme médical est colite, se manifeste par des douleurs intestinales, de la diarrhée, de la fièvre et de la fatigue. Identifier les causes (maladies, stress etc) permet de mettre en place les traitements appropriés. Quels sont les symptômes de l'inflammation du côlon ? Comment la diagnostiquer ? Que manger en cas d'inflammation du côlon ?

Définition : qu'est-ce qu'une inflammation du côlon ?

► "La colite aiguë désigne une inflammation transitoire de la muqueuse digestive. Celle-ci est souvent d'origine infectieuse : bactérienne, virale ou parasitaire. L'inflammation peut également être d'origine médicamenteuse ou ischémique", définit le Dr Pauline Jouët, gastro-entérologue à l'Hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt.

► Lorsqu'on parle de colite chronique, on désigne le plus souvent deux grandes maladies inflammatoires chroniques du côlon : la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. "Ces deux pathologies, qui concernent près de 200.000 personnes en France, ont pour point commun de se manifester sous forme de "poussées" entrecoupées de périodes au cours desquelles les patients présentent peu ou pas de  symptômes", poursuit la spécialiste. 

Quelles sont les causes de l'inflammation du côlon ?

"Les femmes sont plus touchées par la maladie de Crohn"

Quand elle est aiguë, la colite peut être causée par :

  • la consommation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, 
  • une infection bactérienne, virale ou parasitaire
  • la première poussée de maladie inflammatoire chronique  (rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn).

"On ne connaît pas précisément la cause de ces colites chroniques. Certains facteurs comme le tabac et ainsi que des facteurs génétiques ont clairement été identifiés. Le stress et l'anxiété sont de possibles facteurs aggravants. A noter que les femmes sont plus touchées par la maladie de Crohn", précise Pauline Jouët. La colite semble également toucher plus fortement les pays occidentaux, ce qui plaiderait pour une alimentation riche en graisses animales comme facteur favorisant. "Un déséquilibre du microbiote intestinal joue très probablement un rôle dans ces maladies", conclut la gastro-entérologue.

Quels sont les signes de l'inflammation du côlon ?

Que la colite soit aiguë ou chronique, elle se manifeste par :

  • des diarrhées, diurnes ou nocturnes,
  • des douleurs intestinales,
  • de la fièvre,
  • une grande fatigue voire une anémie et un amaigrissement.

"Il faut ajouter à cela les signes extra-digestifs : des douleurs articulaires aux mains, chevilles ou colonne vertébrale (25% des patients), des atteintes cutanées comme des aphtes ou autres lésions (15% des patients), des troubles oculaires comme une rougeur ou des douleurs (5% des patients), ou encore des atteintes des voies biliaires", détaille Pauline Jouët. Les colites chroniques peuvent aussi se traduire par la présence de sang dans les selles (presque systématique pour la rectocolite hémorragique, moins souvent  pour la maladie de Crohn).

Comment diagnostiquer une inflammation du côlon ?

Pour diagnostiquer une inflammation du côlon, le médecin procède à un examen clinique et à un examen des selles. Il peut aussi avoir recourt à la coloscopie du côlon. Dans tous les cas, il est important de consulter dès lors que vous présentez des symptômes digestifs et des douleurs intestinales.

Comment soigner une inflammation du côlon ?

"En général, une colite aiguë cède spontanément en moins de 24 à 48 heures", rassure Pauline Jouët. Lorsqu'elle  persiste pendant plusieurs jours, il faut néanmoins essayer d'identifier et de traiter l'infection. Le traitement se résume donc souvent à traiter les symptômes : contre les diarrhées, on peut utiliser du diosmectite ou du racécadotril, et adopter un régime pauvre en fibres (privilégier le riz par exemple et éviter transitoirement les fruits et les légumes). Lors des poussées, attention en revanche à ne pas ingérer de lopéramide (Imodium). "Pour lutter contre les maladies inflammatoires du côlon, on fait usage de cortisone, de dérivés de l'acide aminosalicylique (4-ASA et 5-ASA), voire de traitements immuno-suppresseurs", ajoute la gastro-entérologue.

Quels sont les aliments à éviter quand on a une inflammation du côlon ?

Pour limiter les manifestations de la colite, vous pouvez essayer de privilégier les aliments cuits plutôt que crus, vous hydrater correctement, et de limiter les facteurs de stress et d'anxiété. On peut éviter transitoirement les fruits et les légumes ainsi que les laitages qui peuvent favoriser la diarrhée mais il est important de reprendre dès que possible une alimentation équilibrée pour éviter les carences. "S'il n'existe pas de régime prouvé comme efficace contre la colite, il est recommandé d'adopter une alimentation équilibrée, ainsi qu'une activité physique régulière", conclut la gastro-entérologue.

Merci au Docteur Pauline Jouët, gastro-entérologue à l'Hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt.