Zona : photo, contagion, causes selon ce dermatologue

Zona : photo, contagion, causes selon ce dermatologue

Douloureux, fatigant, long... Le zona est une affection cutanée qui met à plat l'organisme. Pourquoi on l'attrape ? Comment se soigner ? Conseils avec notre dermatologue.

Le zona est une maladie infectieuse liée à un nouveau contact avec le virus responsable de la varicelle, communément appelé le VZV. "Des années après une varicelle, le même virus peut réinfecter le corps affaibli et coloniser un territoire nerveux cutané", explique le Dr Jean-Luc Rigon, dermatologue-vénérologue. Le virus peut se propager par les nerfs vers la peau et les muqueuses où il crée des vésicules proches de celles de la varicelle. "Le zona ressort sur un territoire nerveux bien limité ; ses manifestations se localisent la plupart du temps sur un seul côté du corps", précise le spécialiste. Sachant que "certaines zones sont plus dangereuses que d'autres, comme le visage ou l'œil ; les conséquences peuvent être plus graves". La réactivation du virus peut survenir essentiellement chez la personne âgée ou au cours d'une diminution des défenses de l'organisme. Le zona peut toucher différentes zones, en fonction du territoire nerveux attaqué.

Zona intercostal. C'est le zona le plus fréquent, baptisé "la ceinture de feu". Un nerf situé au niveau de la colonne vertébrale est infecté, ce qui provoque l'apparition des symptômes dans la zone innervée, d'un seul côté du thorax : on parle d'une éruption en hémi-ceinture entre 2 côtes. "Ce zona évolue en deux ou trois semaines, il est souvent bénin", rassure le dermatologue. Moins fréquent, le zona abdominal se développe au niveau de l'abdomen, avec une forme moins nette.

Zona ophtalmique (yeux). Il s'agit d'une forme rare et potentiellement grave de zona. La maladie se manifeste par des douleurs vives sur un côté du visage suivies d'une éruption cutanée et de brûlures au niveau des paupières et des yeux. "Ce zona peut être responsable d'une perte de la vue par opacification de la cornée et doit être traité en urgence".

Zona du visage (facial). Classiquement, il s'agit d'un zona, qui apparaît d'un seul côté du visage. Il correspond à l'atteinte d'une des 3 branches du nerf trijumeau responsable de la sensibilité de la face.

Zona auriculaire (oreille). Lorsqu'il atteint le nerf de Wrisberg, le zona est dit auriculaire ou otitique et entraîne des symptômes spécifiques : une douleur d'oreille, une perte de sensibilité de la langue et parfois des vertiges ou troubles auditifs associés à une paralysie faciale. "C'est un zona plus rare et difficile à diagnostiquer, car il ne touche qu'une partie du conduit auditif".

Quelles sont les causes du zona ?

A savoir que neuf adultes sur dix dans le monde ont déjà contracté le virus de la varicelle et sont donc porteurs du virus VZV. Parmi ces personnes, on estime qu'un faible nombre sera un jour touchée par le zona. Le virus est réactivé lors de la baisse des défenses immunitaires. Cela peut être dû au stress ou à une maladie bénigne ou chronique comme le cancer. "Pendant les épidémies de grippe, par exemple, on peut être plus vulnérable", ajoute Jean-Luc Rigon. 

Quels sont les symptômes d'un zona ?

"Le zona, c'est une brûlure", résume le Dr Rigon. A ce titre, les signes précurseurs d'une poussée de zona sont souvent caractéristiques :

  • sensation de picotement
  • sensation de brûlure
  • éruptions cutanées (papules). Il s'agit de petites vésicules semblables à des cloques remplies de pus localisées sur le trajet d'un nerf sensitif. Après quelques jours, ces vésicules sèchent et forment des croûtes qui finissent par tomber. Ce cycle peut durer entre 2 et 4 semaines, au cours desquelles on observe en général 2 ou 3 poussées.
  • des douleurs séquellaires souvent très incommodantes, appelées algies post-zostériennes. "Le personnes âgées en particulier, sont atteintes de névralgie chronique, une douleur semblable à une décharge électrique qui peut engendrer beaucoup de mal-être – dépression, troubles du sommeil…".

Photo : Comment reconnaître un bouton de zona ?

photo de bouton de zona
Image des vésicules typiques du zona. © 123RF
vésicule du zona sèches
Image de vésicules du zona qui sèchent. © 123RF

Le zona est-il contagieux ?

Une personne ayant déjà eu la varicelle ne pourra pas contracter le zona auprès d'une personne elle-même atteinte d'un zona. En revanche, le virus peut se transmettre à une personne n'ayant jamais contracté la varicelle. Le liquide présent dans les vésicules contient le VZV ; si ce liquide vésiculaire entre en contact avec les muqueuses d'une personne non immunisée, il pourra la contaminer. "Mais le risque est faible, étant donné que presque tout le monde a déjà eu la varicelle", fait remarquer Jean-Luc Rigon.

Il n'existe pas de risque contagieux d'une zone à une autre chez la même personne : un zona intercostal ne générera pas de zona ophtalmique, mais une bonne hygiène doit être adoptée. "Avoir un zona intercostal, se gratter, puis mettre ses lentilles de contact sans se laver les mains, c'est la catastrophe assurée ! On peut facilement avoir l'œil infecté. On utilise des antiseptiques et des pansements occlusifs pour éviter les risques de surinfection", préconise le Dr Rigon. 

Traitement : comment soigner le zona ?

Les traitements locaux permettent d'éviter la surinfection bactérienne des vésicules. L'utilisation d'un savon dermatologique et l'application d'antiseptiques locaux sont conseillés, ainsi que le port d'un pansement occlusif. "Il faut aussi adopter des mesures d'hygiène, se laver les mains régulièrement", conseille le Dr Rigon. Les douleurs peuvent être traitées avec des antalgiques type paracétamol. Des traitements antiviraux (valaciclovir) peuvent être prescrits mais ils doivent être pris dans les 3 premiers jours suivant l'apparition des premières lésions, sinon, ils sont inefficaces. Enfin, "des vaccins existent contre le VZV, mais ils ne sont remboursés par la Sécurité sociale que pour les personnes de plus de 65 ans, en raison du sur-risque de complications". Quant aux personnes atteintes d'algies post-zostériennes, "elles doivent souvent être prises en charge dans des centres spécialisés dans le traitement de la douleur", conclut le dermatologue.

Merci au Dr Jean-Luc Rigon, dermatologue vénérologue à Nancy (Meurthe-et-Moselle).