Ptôse mammaire : seins qui tombent, l'opération remboursée ?

Quand les seins tombent sous leur pli naturel parce qu'ils s'affaissent, on parle de ptôse mammaire. C'est fréquent avec l'âge, après la grossesse et l'allaitement. Seule, la chirurgie via un lifting peut la corriger.

Ptôse mammaire : seins qui tombent, l'opération remboursée ?
© Kicking Studio - stock.adobe.com

Avec l'âge, les grossesses, l'allaitement ou encore l'amaigrissement, les seins tendent parfois à s'affaisser et à tomber au dessous du sillon sous-mammaire, correspondant au pli naturel situé sous les seins. C'est ce que l'on appelle la ptôse mammaire. Aucun cosmétique ne peut avoir d'impact sur l'existence d'une ptôse mammaire, seule la chirurgie peut la corriger. Le point sur cette chirurgie appelée "cure de ptôse mammaire", encore appelée mastopexie avec le Dr. Benjamin Sarfati, chirurgien plastique et esthétique.

Qu'est-ce qu'une ptôse mammaire ?

La ptôse mammaire désigne un affaissement du sein. "Le sein tombe petit à petit et le mamelon descend ou se distend progressivement sous le niveau du sillon sous-mammaire." explique le Dr. Sarfati.

Quels sont les signes d'une ptôse mammaire ?

"La femme ressent une sensation de sein tombants, qui peuvent parfois perdre du volume, un mamelon qui regarde vers le bas, parfois, on parle le la possibilité de faire tenir un style sous le sein" précise le Dr. Sarfati. Il n'y a pas de douleur associée et la ptôse est bénigne : le désagrément est avant tout esthétique.

Quelles sont les causes de ptôse mammaire ?

Ptôse congénitale

La ptôse peut apparaître d'emblée chez la jeune fille : l'origine est alors congénitale et la ptôse peut parfois être associée à d'autres "malformations", telles que des seins asymétriques et/ou des seins tubéreux (sillon sous-mammaire anormalement haut, associé à une base du sein étroite donnant au sein une forme tubulaire typique, avec une aréole large et regardant vers le bas). Ces anomalies engendrent souvent de sévères complexes.

Hypertrophie mammaire

Le plus souvent, la ptôse est la conséquence d'une hypertrophie mammaire. L'excès de volume mammaire ne peut être assuré par le sac cutané, induisant une distension de l'enveloppe du sein et un affaissement logique.

Grossesse et allaitement

La ptôse peut faire partie des séquelles d'une ou plusieurs grossesses, suivies ou non par un allaitement. Le processus a été alors le même que la ptôse provoquée par une hypertrophie mammaire, avec une distension importante de l'enveloppe du sein (la peau).

Amaigrissement

La ptôse peut aussi puiser ses origines dans un amaigrissement ayant causé la fonte mammaire. La peau du sein n'a pu se rétracter correctement sur le nouveau volume amoindri du sein, et la patiente se retrouve avec ce qu'on appelle familièrement des seins en "gant de toilette".

Âge

L'âge fait aussi partie des origines de la ptôse mammaire. En vieillissant, la peau perd de son élasticité et de sa fermeté. L'enveloppe du sein se fragilise, favorisant l'affaissement général de la poitrine. Avec l'âge, l'infiltration graisseuse des tissus mammaires fait perdre au sein son galbe et sa forme originelle.

Prise en charge : quelles sont les techniques de chirurgie ?

Aucun cosmétique ne peut avoir d'impact sur l'existence d'une ptôse mammaire, seule la chirurgie peut corriger. La plastie mammaire, encore appelée mastopexie ou "lifting mammaire", permet de redonner aux seins une jolie tenue, tout en améliorant leur galbe. Cette chirurgie plastique est adaptée à chaque patiente, selon chaque type de ptôse.

Ptôse hypoplasique

On parle aussi de pseudo-ptôse. Il s'agit de seins effondrés et vidés. La technique consiste à associer une plastie mammaire à la mise en place de prothèses mammaires dont le volume est adapté en fonction du souhait et de la physionomie de la patiente.

Ptôse avec hypertrophie mammaire

"La ptôse est alors liée à des seins trop lourds, trop volumineux", explique le Dr. Sarfati. Il s'agit d'associer dans ce cas une plastie mammaire à une réduction mammaire

Ptôse avec asymétrie mammaire

Il s'agit de réaliser une plastie mammaire et de symétriser les seins, soit par augmentation mammaire soit par réduction mammaire. La stratégie est élaborée en fonction du souhait de la patiente en concertation avec les conseils du plasticien. La chirurgie peut se faire sous trois axes : "On peut d'abord diminuer la taille de l'auréole, retendre la peau en retirant l'excès de peau et enfin retirer de la peau si besoin" explique le Dr. Sarfati. "Quel que soit le type de chirurgie, on peut associer la pose d'une prothèse qui peut parfois seule corriger la ptôse ou à une une injection de graisse pour augmenter le volume ou combler le décolleté" précise t-il. L'intervention se fait en ambulatoire : la patiente rentre le matin et ressort le soir.

Indications et contre-indications

La chirurgie peut-être pratiquée chez toutes les femmes majeures sans limite d'âge, à distance des périodes de grossesse et d'allaitement. "Il faut également avoir un poids stable" souligne le Dr. Sarfati. Avant la chirurgie, on pratique, en fonction de l'âge de la patiente, une échographie et une mammographie afin de s'assurer qu'il n'y a pas de pathologie du sein.

Quels sont les risques de l'opération ?

Il existe des risques d'hématomes "qui restent très rares" souligne le Dr. Sarfati. Il existe aussi des risques de diminution de la sensibilité du mamelon ainsi que ceux d'une petite asymétrie. Enfin, "et ce quel que soit le type d'intervention du sein, il y a un risque de ne pas pouvoir allaiter car il peut il avoir une perturbation des canaux galactophores" précise le chirurgien.

Quel est le prix de l'opération et est-elle remboursée ?

Le coût d'une cure de ptôse dépend des honoraires du chirurgien plasticien, des honoraires du médecin anesthésiste et du tarif de la clinique (chambre, bloc opératoires, prestations, ...). "Il n'y a pas de règles, on peut compter entre 3 000 et 7 000 euros" explique le Dr. Sarfati. Il est rare qu'une intervention de ptôse mammaire soit prise en charge par l'assurance maladie, car cette intervention est jugée comme purement esthétique. Pour un remboursement par la sécurité sociale et la mutuelle, l'opération de correction de ptôse doit être associée à une réduction mammaire de plus de 300 grammes de glande ôtée par sein ou être réalisée dans le cadre d'une malformation mammaire (asymétrie, seins tubéreux, ...).

Quelles sont les suites opératoires après l'opération ?

La patiente ressort le soir même de son opération. Les éventuelles douleurs sont modérées et bien calmées par la prise d'antalgiques classiques. Elle peut prendre une douche dès le lendemain. Elle peut également reprendre le travail dès le lendemain mais on recommande néanmoins 48h pour se reposer. "En général, on lui demande d'éviter le sport pendant un mois" signale toutefois le Dr. Sarfati. Il conviendra de porter un soutien gorge de contention pendant 1 mois.

Où sont les cicatrices ?

Trois types de cicatrices sont envisageables. Leur choix dépend de l'importance et du degrés de ptôse, ainsi que du volume du sein.

► La cicatrice péri-aréolaire est une cicatrice circulaire qui se situe sur la zone frontalière entre la partie pigmentée de l'aréole et la peau plus claire du sein. Cette cicatrice est une des plus discrètes et devient quasi imperceptible à terme. Elle est utilisée lors de ptôse légère.

► La cicatrice verticale située du pôle inférieur de l'aréole au sillon sous mammaire. Cette cicatrice fréquente est destinée aux ptôses modérées. Avec une évolution positive et à terme, la cicatrice verticale s'estompe progressivement pour avoir un aspect proche d'une fine vergeture blanche.

► La cicatrice en "T" inversé : encore communément appelée cicatrice en "ancre de marine": A la cicatrice verticale, s'ajoute une cicatrice horizontale camouflée dans le pli naturel du sillon sous-mammaire. Cette cicatrice est de moins en moins utilisée et ne concerne que les cas de ptôses associées à une hypertrophie mammaire sévère (comme les gigantomasties). Les cicatrices vont évoluer progressivement. Fines au début, elles pourront devenir plus visibles et rouges au bout de quelques semaines (c'est la phase hyperphasique). Elles s'aplatissent peu à peu, blanchissent au bout de plusieurs mois, pour prendre leur aspect définitif au bout de une année. Pour une cicatrisation optimale, des soins post-opératoires pourront vous être prescrits. Il est demandé une éviction totale du soleil et des UV au niveau des cicatrices (application d'un écran total et port d'un soutien-gorge à la plage) pendant un an après l'intervention.

Merci au Dr. Benjamin Sarfati, chirurgien plastique et esthétique, pour ses précisions.

Autour du même sujet