Cuivre : bienfaits, effets secondaires, carence

Le cuivre est un oligo-élément essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Quels sont ses effets sur la santé ? Dans quels aliments en trouver ? Quand prendre des compléments alimentaires ? Quels risques en cas de carence ? De surdosage ? Éclairage de Frank Cohen, pharmacien.

Cuivre : bienfaits, effets secondaires, carence
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Définition : qu'est-ce que le cuivre ?

Le cuivre est un "oligo-élément essentiel au fonctionnement de l'organisme", introduit le pharmacien Frank Cohen. Il est cofacteur de nombreux enzymes. En d'autres termes, les enzymes, ces molécules synthétisées par les êtres vivants, ne peuvent agir qu'en sa présence.

Quelle dose journalière recommandée ?

"Il faut en prendre en petite quantité, mais régulièrement. Pour un adulte, la dose journalière recommandée est de 900 microgrammes. C'est très peu, on n'atteint même pas le milligramme. Pour un enfant, les apports journaliers en cuivre doivent être divisés par deux : 450 microgrammes", indique notre interlocuteur. 

Quels sont ses bienfaits ?

  • C'est un puissant antioxydant, ce qui permet de lutter contre le stress cellulaire en cas de problèmes d'excès d'oxydation.
  • Il permet l'assimilation du fer, qui lui-même permet la production des globules rouges. "C'est donc important d'avoir du cuivre, car celui-ci a un rôle essentiel à la fabrication des globules rouges", développe l'interrogé. Notre santé est une synergie : il faut tous les oligo-élements - et pas seulement le cuivre - pour faire fonctionner notre mécanisme, tels des rouages qui s'activeraient les uns grâce aux autres.
  • Il contribue à la formation des défenses immunitaires.
  • Il joue un rôle dans le métabolisme du glucose.
  • Il joue un rôle dans la régulation des neurotransmetteurs, car il est cofacteur lors des réactions de synthèse de la noradrénaline. Il contribue ainsi au fonctionnement normal du système nerveux.
  • Il intervient dans la synthèse de la mélanine et permet donc d'avoir une meilleure défense contre les UV.

Carence en cuivre : symptômes, causes ?

Une carence en cuivre est rare dans en France. 

La consommation excessive de zinc peut provoquer une carence en cuivre. L'excès du premier entraîne une présence insuffisante dans l'organisme du second. Frank Coen tient à citer cette cause de carence en cuivre (l'excès de zinc), car celle-ci est ancrée dans la réalité de la crise sanitaire et des patients qu'ils rencontrent, souvent, en pharmacie. Une autre cause possible de carence est, selon notre expert : une mauvaise absorption du cuivre, notamment chez les patients qui ont un problème au niveau du tube digestif, atteints de maladies intestinales par exemple, comme la maladie cœliaque (intolérance au gluten). "Une intervention chirurgicale au niveau de l'intestin fait parfois mal absorber, sans qu'on le sache", prévient-il. Cependant, "une carence en cuivre est rare dans nos pays, si l'on a une alimentation diversifiée", rassure le Dr, puisque la cause principale de cette insuffisance est le manque de consommation de cuivre (pourtant présent dans de nombreux aliments). Une anémie, ou encore "une moins bonne oxygénation, qui provoque une fatigue", peuvent être les symptômes d'une carence en cuivre. Celle-ci "peut également entraîner un affaiblissement des os et une ostéoporose plus rapide", alerte l'interviewé. Un déficit en cuivre peut aussi se manifester par une apparition de trouble cutanés ou de cheveux gris prématurés.

Cuivre en complément alimentaire : indications, fréquence ?

"Il y a déjà du cuivre dans nos aliments. On peut faire des apports avec des compléments alimentaires, mais ceux-ci doivent être très légers. La dose journalière (900 microgrammes pour un adulte) ne doit pas être dépassée", insiste le spécialiste.

Quels sont ses effets secondaires ?

Comme tous les compléments alimentaires, une supplémentation en cuivre à forte dose peut entraîner : 

  • Des nausées
  • Une diarrhée
  • Des problèmes au niveau du foie

Quelles sont les contre-indications ?

Ils sont formellement contre-indiqués aux patients qui souffrent de la maladie de Wilson (rare et génétique) et pour lesquels le cuivre s'accumule dans tout l'organisme, jusqu'au système nerveux central, plutôt que d'être excrété normalement dans la bile. Pour tous patients, il est contre-indiqué d'ingérer des doses plus élevées que celles recommandées.

Quelles précautions avant une cure ?

Avant d'entamer une cure de cuivre, le patient doit en discuter avec un pharmacien. "Mieux que de prendre du cuivre tous les jours (ce qui ferait dépasser la dose recommandée), le patient peut faire des cures cycliques : un jour par semaine est consacré au cuivre, un autre jour, au zinc… Ces cures de cycles peuvent s'étaler sur une semaine ou sur trois jours, selon les apports que l'on souhaite", indique notre expert.

Surdosage en cuivre : symptômes, que faire ?

Le surdosage peut abîmer les reins ou le foie

Un surdosage en cuivre peut être dangereux. Le cuivre possède une toxicité pour l'organisme lorsqu'il est présent à un taux trop élevé. L'ingestion de quantité excessive peut provoquer une intoxication au cuivre, mais le phénomène est "assez rare", rassure le spécialiste. Le surdosage peut abîmer les reins ou le foie. Le patient se verra alors prescrire une injection intramusculaire de dimercaprol (un chélateur des métaux), ou alors, afin d'éliminer l'excès dans la bile, un médicament qui se lie au cuivre, telle que la pénicillamine. "La surexposition au cuivre est davantage risquée qu'une surconsommation ponctuelle. Certains professionnels, comme les tanneurs de cuirs, sont exposés de manière importante au cuivre. Ils peuvent en développer des maladies professionnelles. Une exposition prolongée au cuivre pourrait augmenter le risque d'exposition à des maladies neurodégénératives", détaille notre interlocuteur. 

Quels sont les aliments riches en cuivre ?

Parmi les aliments qui contiennent du cuivre, il y a : 

  • Les viandes :  le canard, le foi de veau, le porc, l'agneau
  • Les abats
  • Les crustacés
  • Les céréales complètes
  • Le chocolat noir (70 à 90% de cacao)
  • Les légumineuses
  • Les graines protéagineuses (le soja, les lentilles, ou les pois, par exemple)

Merci au Docteur Frank Cohen, pharmacien titulaire à la pharmacie de la Butte Montmartre, à Paris

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