Chlamydia : symptômes homme-femme, transmission, traitements

Chlamydia : symptômes homme-femme, transmission, traitements

La Chlamydia trachomatis est la bactérie responsable d'une infection sexuellement transmissible (IST) très fréquente dans le monde appelée "chlamydiose". Symptômes chez l'homme et la femme, test de dépistage, transmission, traitements les plus efficaces... On fait le point.

Définition : qu'est-ce que la Chlamydia ?

La Chlamydia est la bactérie responsable d'une infection sexuellement transmissible (IST) très fréquente dans le monde appelée "chlamydiose". Cette infection se transmet lors des préliminaires et rapport sexuel non protégé (rapport génital, anal, buccogénital ou bucco-anal) ou par transmission de la mère à l'enfant lors de l'accouchement. L'agent pathogène de cette infection est connu sous le nom de Chlamydia trachomatisLes infections à Chlamydiae peuvent provoquer des infections génitales hautes chez la femme, une stérilité, une grossesse extra-utérine et l'atteinte du nouveau-né si la mère est infectée. Les risques de complications concernent surtout les femmes, mais les hommes peuvent également être touchés (épididymite, prostatite) et peuvent transmettre les chlamydiae à leur partenaire.

Chiffres en France

Selon Santé Publique France, 124 000 personnes ont été diagnostiquées avec une chlamydia en 2020 dont 70% de femmes. En 2021, le taux de dépistage de chlamydia est près de trois fois plus élevé (61,5 pour 1 000) que chez les hommes (22,8 pour 1 000).

Nombre de personnes ayant bénéficié d’au moins un dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis dans l’année, France, 2015-2021
Nombre de personnes ayant bénéficié d’au moins un dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis dans l’année, France, 2015-2021 © Santé Publique France

Symptômes

La chlamydiose est l'infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente en Europe. La moitié des cas (hommes ou femmes) sont asymptomatiques. C'est pour cela que cette infection est considérée comme une "maladie silencieuse". Toute personne sexuellement active peut donc sans le savoir être porteuse d'une IST et contaminer son partenaire. Toutefois, certains symptômes peuvent se manifester quelques semaines après l'infection.

Symptômes chez la femme

La femme peut avoir :

  • des sensations de brûlures en urinant,
  • des douleurs abdominales,
  • des pertes vaginales inhabituelles et parfois malodorantes,
  • des saignements entre ses menstruations ou après les rapports,
  • des douleurs pendant les relations sexuelles,
  • un écoulement anormal par l'anus.

Symptômes chez l'homme

Chez l'homme, l'incubation dure de 7 à 10 jours. L'homme peut ressentir :

  • un picotement et des démangeaisons au niveau de l'urètre,
  • des brûlures lorsqu'il urine,
  • des douleurs et des gonflements au niveau des testicules,
  • une inflammation de la paroi du rectum. 

Causes

Cette IST est causée par une bactérie pathogène connue sous le nom de Chlamydia trachomatis qui se loge dans le col de l'utérus et remonte jusqu'à l'urètre, voire au rectum. 

Femme infectée par la Chlamydia © Kateryna Kon - 123RF

Mode de transmission

La bactérie Chlamydia se transmet généralement lors d'une pénétration sexuelle non protégée, qu'elle soit vaginale, anale ou orale ou lors de préliminaires buccogénital ou bucco-anal (fellation, cunnilingus, anulingus). Plus rarement, elle peut se transmettre de la mère au nouveau-né lors d'un accouchement naturel, si la mère est porteuse de la bactérie ou est infectée. 

Personnes à risque

Les personnes les plus susceptibles d'être infectées par la Chlamydia sont celles qui ont plusieurs partenaires sexuels, et avec qui elles ont des rapports non protégés. Les personnes les plus touchées par cette IST sont les femmes âgées de 14 à 25 ans et les hommes de 20 à 24 ans. 

Test de dépistage

Il est primordial de se faire dépister après un rapport à risque, pour être soigné le plus vite possible, éviter de contaminer son ou sa partenaire et encore, d'avoir de graves complications (douleurs pelviennes chroniques, stérilité, fragilisation des muqueuses, augmentation du risque de contamination par le VIH…). Aujourd'hui, "le dépistage est l'unique moyen d'établir un diagnostic". Alors, comment se faire dépister ? 

  • Rapide et indolore, le dépistage s'effectue par prélèvement local chez les femmes (à l'aide d'un coton-tige de Dacron et d'un examen du col de l'utérus), et par prélèvement local ou analyse d'urine chez les hommes.
  • Le dépistage se fait en laboratoire en échange d'une prescription médicale, dans un Centre Gratuit d'information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) ou dans un centre de planification ou d'éducation familiale.

Vers un dépistage systématique ? A la demande de la Direction générale de la santé (DGS), la Haute autorité de santé (HAS) recommande désormais aux jeunes femmes de 15 à 25 ans sexuellement actives - et y compris les femmes enceintes - d'effectuer au moins un dépistage des infections à Chlamydia trachomatis (bactérie responsable de la chlamydiose génitale). En effet, beaucoup de femmes sont porteuses de cette bactérie sans le savoir. Toutefois, si l'infection est dépistée très vite, elle peut facilement se soigner grâce aux antibiotiques. Ensuite, un second dépistage, réalisé entre 3 et 6 mois après le traitement, permet de vérifier que la bactérie a été traitée. De plus, "un dépistage opportuniste ciblé doit être proposé aux hommes sexuellement actifs, présentant des facteurs de risque, quel que soit l'âge, aux femmes sexuellement actives de plus de 25 ans, présentant des facteurs de risque et aux femmes enceintes consultant pour une IVG, sans limite d'âge", préconise la HAS dans un communiqué du 23 octobre 2018. Parmi les facteurs de risques, il y a le multipartenariat (au moins deux partenaires dans l'année), les antécédents d'IST, le changement de partenaire récent, le fait pour un homme d'avoir des relations sexuelles avec des hommes... Dans ce contexte, l'auto-prélèvement vaginal ou urinaire pourrait être une alternative davantage proposée dans tous les lieux de dépistage, ajoute la HAS. 

Quels antibiotiques à prendre ?

Si le résultat du dépistage est positif : un traitement antibiotique adapté (le plus souvent à base d'azithromycine pour une prise unique, ou de doxycycline pour un traitement de sept jours) est prescrit à la personne porteuse de l'IST ainsi qu'à ses partenaires. Ce traitement va supprimer la bactérie responsable de l'infection. Dans quelques cas, une infection - même bien soignée - persiste. Ne pas hésiter à faire un test supplémentaire environ 5 semaines après la fin du traitement et un troisième, 3 à 6 mois après. Enfin, pour avoir plus de chances d'éradiquer complètement la bactérie, il est conseillé : 

  • De terminer toute la prescription même si vous constatez la disparition des symptômes en cours de traitement ;
  • De s'assurer que son partenaire se fasse soigner de la même façon ;
  • D'éviter d'avoir des rapports sexuels ou au moins, d'utiliser un préservatif jusqu'à ce que vous effectuiez un dépistage négatif.

Le préservatif protège-t-il de l'infection ?

Les IST comme la chlamydiose se transmettent principalement lors de préliminaires et rapports sexuels non protégés avec pénétration, qu'elles soient vaginales, anales ou orales. Ainsi, seul l'usage d'un préservatif protège d'une infection. Une digue dentaire peut aussi être utilisée lors du cunnilingus.

Sur le forum santé : les discussions au sujet de la chlamydia
A retenir

► La chlamydia se transmet lors d'un rapport sexuel non protégé : pénétration et préliminaires (génital, anal, buccogénital ou bucco-anal)

► La majorité des infections sont asymptomatiques d'où l'importance de se faire dépister si on a plusieurs partenaires sexuels.

► L'homme peut transmettre la bactérie à sa partenaire.

► Les infections à Chlamydiae peuvent rendre la femme stérile.

► Le préservatif protège de l'infection.